Visite du jardin zoologique de Giza, entre cages vides et détritus.
Un zoo sert normalement à aller voir les animaux qui s’y trouvent, celui de Giza semble avoir une toute autre fonction.
Les allées sont encombrées de visiteurs de tous âges, évoluant entre des marchands de jouets, des vendeurs de pop-corn ou de barbe à papa. Pour la plupart des gens, le zoo est un moyen pour sortir en famille et prendre l’air pour la modique somme de 1 LE. Certains sont assis sur des bancs de pierre pour discuter et manger, ou sont tout simplement installés par terre pour pique-niquer, dans une ambiance de foire, riche en décibels et en claquements de pétards. Emballages et cannettes de soda en tous genres, jonchent le sol. Il y a des ordures partout, y compris dans les enclos.
Dans ce chaos général, le confort des animaux n’est pas une priorité. Nombres de cages sont vides, d’autres sont surpeuplées. Les visiteurs s’intéressent à certains animaux ‘populaires’ comme les lions, les éléphants, et vont les voir en masse, mais se moquent des singes, et des chiens…. Mais que font des chiens dans un zoo ? Harcelés par les enfants sous l’œil bienveillant de leurs parents, certains d’entre eux se cachent dès que quelqu’un s’approche, d’autres semblent s’être enfermés dans une carapace invisible, le regard dans le vide ou recroquevillés dans un coin de leur cage.
Entre ignorance et appât d’argent
‘Prière de ne pas donner à manger aux animaux’ dit une pancarte. Quelques mètres plus loin, un gardien propose des friandises en échange de quelques piastres. Certains visiteurs donnent même à manger de leur propre initiative en dépit des interdictions. Ces pratiques auraient provoqué la mort d’une girafe récemment.
Selon Saïd, qui travaille là depuis 15 ans, les gens ne comprennent rien aux animaux et la direction du zoo et les organisations pour les animaux, ne font rien pour éduquer le public. D’un autre côté, les gardiens essaient de se faire un peu d’argent pour compenser un salaire trop faible. « On fait ça parce que l’on a pas un bon salaire. Moi, si on me payait bien, je ferais bien mon travail. Je m’assoirais à côté de la cage, une jambe sur l’autre, je surveillerais mes bêtes, et puis c’est tout. Mais, il faut bien vivre, ça fait 8 ans que je travaille ici et je gagne 225 LE. Et je paie 6 LE dans les transports ! », explique un autre gardien, qui a préféré garder l’anonymat.
Au bout du compte, seuls les chats s’offrent un peu de liberté. Ils se déplacent discrètement à la recherche de quelques restes de nourriture, et n’hésitent pas à prendre des bains de soleil au milieu des autruches ou de tout autre bête à plumes, ou à poils.
La journée est finie. Les gardiens commencent à nettoyer les cages, et les visiteurs sont chassés à coups de sifflet. Le calme arrive, et les bêtes vont enfin pouvoir se reposer. Ils ont jusqu’au matin, avant la prochaine marée humaine…
Nadia Shahine
lundi 17 décembre 2007
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